“Dans leur joie, ils n’osaient pas encore y croire et restaient saisis d’étonnement”.
Pourquoi les disciples n’osaient pas encore croire ? Cette petite remarque de saint Luc m’interroge et me semble importante… Faudrait-il oser pour croire ? Faudrait-il du courage, de l’audace pour croire ?
Ce jour-là depuis l’aube beaucoup d’évènements se sont passés qui auraient dû pousser ces disciples à croire. Ils ne sont pas des gens ordinaires. Ils ont vécu pendant plusieurs années avec Jésus. Ensemble ils ont parcouru nuit et jour les routes de la Judée et de la Galilée. Ensemble ils ont péché sur le lac de Galilée, ils ont travaillé, ils ont partagé leur repas. Ils ont été témoins des miracles, des guérisons de lépreux, d’aveugles, de sourds, de possédés, etc… Ils ont surtout entendu et adhéré aux paroles de Jésus. Lorsque ces
paroles étaient si fortes, Jésus les a laissés libres de continuer ou de s’en aller.
Ce jour-là, Marie-Madeleine est allée au tombeau alors qu’il fait encore nuit et a vu le Christ ressuscité et on peut imaginer que son témoignage auprès des disciples a dû être convaincant. Jean a vu le tombeau vide avec le suaire resté là et il a adhéré à la résurrection. L’évangile nous dit que Pierre lui aussi a eu une apparition. Deux disciples viennent d’arriver et témoignent de leur rencontre avec le Christ ressuscité sur la route et dans l’auberge d’Emmaüs.
Alors pourquoi les disciples dans leur joie n’osaient-ils pas encore croire ?
Parce que la foi n’est pas une question de sensibilité, de tradition familiale ou d’intelligence. La foi demande du temps. Elle a bien sûr, besoin de témoignages, d’enseignements, de réflexions personnelles et de lien
avec une communauté croyante. Mais il y a le moment où nous disons oui à Dieu, oui à la lumière de la foi. Alors nous choisissons d’ouvrir notre cœur, notre intelligence pour adhérer à l’Amour fou de Dieu.
Le premier enseignement important du pape François portait justement sur cette question de la foi et les difficultés que nous avons dans le monde aujourd’hui à dire oui à la lumière et à la miséricorde de Dieu. « Dans la foi, vertu surnaturelle donnée par Dieu, nous reconnaissons qu’un grand Amour nous a été offert, qu’une bonne Parole nous a été adressée et que, en accueillant cette Parole, qui est Jésus Christ, Parole incarnée, l’Esprit Saint nous transforme, éclaire le chemin de l’avenir et fait grandir en nous les ailes de l’espérance pour le parcourir avec joie. » (Lumen Fidei)
Aujourd’hui à nous d’oser croire, d’oser dire oui à La Lumière et à ne pas avoir peur que ce oui qui transforme nos vies.
Père Xavier
