« Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le
repos. Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de
cœur, et vous trouverez le repos pour votre âme. »
Matthieu 11, 25 – 30


« Venez à moi » : une parole libre, ouverte qui respecte la liberté de l’autre… et seulement
après vient la promesse respectueuse « et moi, je vous procurerai le repos ». Et là encore,
un profond respect de la liberté de l’autre, le Seigneur ne va pas donner, mais il va aider à ce
que l’autre trouve… Et c’est logique, puisque les personnes auxquelles il s’adresse sont celles
qui peinent sous le fardeau… mais cette venue à lui à quoi conduit-elle ? À quelle demande,
à quel commandement de sa part ?
« Prenez sur vous mon joug » : Voilà donc le commandement de la part de Jésus : prendre
son joug, un mot à bien entendre, le joug sert surtout à orienter l’effort, et à lui donner de
pouvoir être efficace, la force musculaire de l’animal peut être mieux mobilisé et l’effort est
mieux orienté, il permet souvent de pouvoir associer l’effort de deux animaux de traits. Il
n’est pas donc de lui-même signe d’asservissement. Il est plutôt signe d’efficacité et
d’économie d’effort… Il a été rendu, à vrai dire, signe d’asservissement par la volonté du
vainqueur. Prendre le joug du Seigneur, c’est suivre sa direction, c’est bien devenir son
disciple, un disciple qui marche à la suite de son maître qui lui-même est en marche… nous
avons déjà une indication de ce qu’il va dire pour justifier son commandement ou bien peutêtre plus justement sa simple proposition…
« Je suis doux et humble de cœur » dans son commandement, dans sa proposition, Jésus se
déclare doux et humble de cœur… cette qualité du Seigneur le rend capable de vivre
l’échange sereinement avec l’autre, de pouvoir articuler justement et la demande et le don.
Pourquoi cela ? Parce que le Seigneur est ancré pleinement sur la source de la Vie son Père,
il reçoit pleinement ce qui lui est donné. Celui qui se donne à Lui, et de ce don reçu il est
capable de rendre, de se rendre lui-même en retour, cet échange est la source en lui de la
douceur et de l’humilité qui lui donne de s’adresser justement aux autres, à n’importe quel
autre. Son joug conduit chacun de nous en toutes nos circonstances vers cette relation
fondamentale : recevoir Celui qui donne et qui se donne en tout, pour pouvoir se rendre soimême à Lui pleinement. Vivons nous-mêmes de cet échange, ainsi nous pourrons vivre en
vérité l’échange avec tous nos frères, toutes nos sœurs…